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Maud Gérard (1915 -2013)
Artiste Peintre


Maud Gérard (1915-2013)
Artiste peintre
Autoportrait
Maud Gérard à l'atelier (1950)
Biographie
1911 : en mai, mariage de Mathilde Delize avec André Eric Gérard. Les parents de Maud, tous deux issus de familles aisées d'origine liégeoise, se sont installés à Bruxelles dès leur mariage.
1915 : le 22 janvier, naissance de Maud Gérard en Angleterre, à Sydenham, dans la banlieue de Londres, où sa famille s'est réfugiée après l'invasion de la Belgique par les armées allemandes de Guillaume II en août 1914. Le souvenir encore vivace des exactions commises par les ulhans en 1870 a contraint sa mère, accompagnée de sa grand-mère maternelle, à franchir le channel pour accoucher, tandis que son père, resté au pays pour combattre l'envahisseur, sera, comme des centaines de milliers de combattants pendant la grande guerre, victime, à Ypres, des attaques au gaz moutarde de sinistre mémoire.
1918 : le 4 août, la famille arrive à Paris où le grand-père paternel, Eric Gérard, savant de renommée mondiale spécialisé dans l'électricité, est décédé le 28 mars 1916.
1919 : retour en Belgique, à Liège.
1920 : installation à Bruxelles au 436 avenue Louise.
A compter de cette date, le père de Maud se rendra souvent en Afrique pour le compte d'un puissant homme d'affaires et homme politique. Ces longs séjours lui conviennent admirablement, lui qui souffrait des voies respiratoires, séquelles de la guerre.
Son épouse le suivra dans un de ses périples qui la dégoûtera à jamais de ce continent. A l'époque, les voyages se faisaient encore sous la tente, en palenquin de fortune, sans le confort que l'on connaît aujourd'hui. Maud regrettera toujours de n'avoir pas pu accompagner son père dans un de ses voyages mais sa mère s'est attachée à l'en dissuader.
Pendant ce temps, Maud est confiée à sa grand-mère maternelle Delize qui vit dans sa propriété de Trooz, près de Liège.
1924 : le 29 novembre, le couple s'installe dans un vaste appartement au 16 avenue Emile De Mot, en face de l'abbaye de la Cambre, appartement dans lequel Maud vivra jusqu'à son décès.
1928 : le 6 mai, première communion
1930 : exposition universelle à Bruxelles dont Maud se souviendra.
Dès l'enfance, Maud fréquenta les cours privés de dessin et d'aquarelles avec, entre autres, madame Franchomme. De 1930 à 1933, elle étudie à l'atelier d'Henriette Bosché où elle se rend tous les matins.
1931 : En janvier/février elle séjourne à Chamonix. Cette même année 1931, elle effectue un séjour à Nice, à l'hôtel de Cimiez, dont le parc inspirera Maud qui le peindra à plusieurs reprises à l'aquarelle et à l'huile.
Cette même année, elle entre à l'Académie royale des Beaux-arts de Bruxelles où elle restera jusqu'en 1935 : époque des examens avec un jury central composé de professeurs. Elle exposera à Bruxelles. Son entourage s'est longtemps demandé comment la maman de Maud qui couvait tant sa fille, avait pu la lâcher si jeune dans le monde des artistes de mauvaise réputation.
1936 et 1937 : elle étudie la peinture avec le peintre belge Antoine Carte dit Anto Carte (1886 - 1954) qui enseigne à l'Académie, après avoir enseigné à l'Institut des arts décoratifs de la Cambre.
1936 : mois de septembre, elle est à Bruxelles, demoiselle d'honneur au mariage de sa cousine du côté paternel, la baronne Micheline de Sélys Longchamps avec le capitaine aviateur Charles de Hepcée, qui seront quelques années plus tard des figures marquantes de la résistance à la barbarie nazie. Charles de Hepcée, chef d'un réseau de résistance, sera fusillé le 27 juin 1944 près de Toulouse et son épouse sera déportée. Ils furent une lumière d'humanité dans cette ère du noir absolu, dans un monde placé sous l'éteignoir, un univers où la monstruosité et l'indicible avaient pris le pas sur les valeurs humaines.
En décembre de cette même année 1936, elle est à Rome. Pèlerinage au coeur de la chrétienté qui inspirera son oeuvre car elle croquera des églises, piétà et autres chemins de croix.
Elle étudie avec Isidore Opsomer (1878 - 1967), professeur à l'Académie royale des Beaux-arts d'Anvers, Académie qu'il dirigea pendant treize ans.
1939 : atelier chez Mommen
1940 : en mai, après quelques mois de guerre larvée, les divisions blindées allemandes du général Gudérian franchissent les Ardennes pourtant réputées infranchissables et les parachutistes sautent sur Liège bafouant la neutralité belge. Malgré une lutte acharnée de la part de l'armée belge, toute résistance se révélant inutile, le roi Léopold III signe la capitulation.
Dès le début de l'invasion, sur les instances des autorités locales, les habitants des villes et des campagnes de Belgique et de France fuient vers le Sud. En quelques jours, plusieurs millions de personnes se retrouvent sur les routes sous le feu des stukas qui mitraillent les colonnes de réfugiés pour semer la terreur. C'est l'exode.
La famille Gérard, le père, la mère, la grand-mère Delize et Maud, emportant ce qu'ils peuvent, entassés dans la voiture, partent en direction de Biarritz, qu'ils atteindront après un long périple semé d'embûches.
A quelle date précise vont-ils retourner en Belgique ? Par quels moyens ? Nous ne le savons pas précisément. Toujours est-il qu'en 1941 ils sont de retour.
1942 : du 7 au 22 février, Maud expose à la Licorne, 23 rue de la Madeleine.
1947 : séjour sur la Côte d'Azur, à l'hôtel Negresco de Nice.
1948 : exposition au palais des Beaux-Arts de Bruxelles
1949 : mort d'Henriette Bosché.
Son père ne supportant plus les odeurs de peinture, d'essence de Thérébenthine et d'huile de lin, achète une bâtisse au 44 avenue Maurice où Maud établira son atelier jusqu'en 1993.
1950 : été en Allemagne.
1952 : décès de sa grand-mère paternelle, née Maria de Thier.
1953 : mort de Granny, sa grand-mère maternelle. Eté à Bayreuth, puis à Macugnaga, en Italie, au pied du mont Rose.
1955 : décès de son père. Séjour à Macugnaga en Italie. Eté à Bayreuth ; Nuremberg.
1956 - 1957 : boursière au prix de Rome, elle séjourne à l'Academia Belgica et
visite l'Italie : Naples, Positano, Florence, Capri, Venise.
1957 - 1987 : trente ans de bonheur absolu (C'est Maud qui le dit !)
1967 : en septembre, séjour en Normandie
1987 : affreux ! C'est le décès de sa mère qu'elle adorait.
1990 : à partir de cette date, Maud abandonne la peinture à l'huile pour se consacrer uniquement au dessin et à l'aquarelle. Elle fréquente assidument l'atelier d'Annette.
1993 : Maud Gérard loue la maison du 44 avenue Maurice et rapatrie son atelier avenue De Mot. Elle vendra cette bâtisse peu de temps avant sa mort.
2013 : Le 2 avril, à Bruxelles, Maud tire sa révérence et comme inscrit en préambule à son avis de décès, elle va rejoindre ceux qu'elle aime. La célébration eucharistique a eu lieu en l'église abbatiale Notre Dame de la Cambre le vendredi 5 avril à 11 heures, ce lieu qu'elle aimait tant et qu'elle a croqué tant de fois.
Portrait de Maud Gérard
Aquarelle de Françoise Gallet

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